1.2 Un jour sans


Chester pleura ce matin. Tiré d'un sommeil décousu par le vacarme criard d'une sirène de pompier, la jeune homme rassembla ses minimes affaires et commença à errer. Lui qui aimait d'ordinaire se promener le long de la côte, ressentit un blues inhabituel l'envahir et le mettre KO. Groggy de peine, il se laissa tomber sur le sable rendu humide par la bruine matinale qui s'était mise à tomber.

Chester: Comment je vais m'en sortir si personne ne me donne ma chance?
Se lamentait-t-il en faisant distraitement danser son index dans le sable.


 Puis, un sursaut d'orgueil pris le dessus. Il se releva et se mit à extériosier sa frustration en donnant de grands coups de pied dans l'eau. Peu lui importait de tremper ses vêtement car après tout, il pleuvait déjà. Cela lui fit du bien de se défouler ainsi et il put ensuite se rassembler pour décider de ce qu'il ferait de sa journée. Le plus urgent était de satisfaire son estomac quémandeur.


Ian, dès qu'il aperçut Chester: Hé, salut mon pote. Ça va ce matin?
Chester: Ouais, j'ai connu mieux mais j'ai connu pire. 
Ian: J'ai un petit truc pour toi. C'est en perte, c'était destiné à la poubelle de toute façon.


Le blond sortit un cookie un peu trop dur pour la clientèle habituelle mais parfait pour les dents solides de Chest. Ce dernier s'assit et tourna puis retourna le gâteau entre ses doigts, comme pour s'assurer qu'il était bel et bien réel. 

Derrière son comptoir, Ian observait la scène en souriant. Sa situation personnelle n'avait strictement rien en commun avec les misères qu'endurait Chester mais il s'en était fallut de peu et de bons coups de pied aux fesses de la part de ses parents pour que ce ne soit le cas. 


Lorsque enfin, Chest se décida à croquer dans le cookie, il laissa le biscuit sablé fondre sur sa langue afin d'en savourer un maximum le goût. Puis il mit un nouveau coup de dent et fut heureux de tomber sur du chocolat. En temps normal, ce dernier aurait du être un peu plus fondant mais ce n'était qu'un détail. Le principal était de manger. 

Une fois son repas terminé, le jeune homme alla aux sanitaires afin de boire directement à l'évier. Puis il revint saluer Ian et ce dernier lui indiqua qu'un petit centre d'aide aux personnes démunies venait d'ouvrir ses portes, en périphérie de la ville. 


Chester choisit de s'y rendre afin de se faire sa propre opinion des lieux. Mais un mur vierge de l'entrepôt près duquel il passa, l'attira irrésistiblement. L'occasion était trop belle et il sortit une bombe de graff de sa poche intérieure. Il l'avait récupérée dans une benne à ordure ici-même alors quel meilleur moyen de s'en servir? 

N'ayant pas de talent notable en dessin, il fit un gribouilli qui le satisfit néanmoins et reprit sa route.


La structure d'accueil était en fait une sorte de cabane retapée par les soins d'une association locale. Les bénévoles avaient mis de la nourriture, des fauteuils ainsi que quelques livres à la disposition de tout-un-chacun. Tout était financé par les dons et les subventions de l'état à l'association et le plein était fait presque quotidiennement.

Il y avait également une sorte de verger où ceux qui le désiraient pouvaient se servir quelques fruits, à condition d'en noter combien ils en avaient pris sur un registre.


Le premier réflexe de Chester fut de jeter un oeil au frigo. Il n'y avait plus guère de nourriture mais il restait encore beaucoup de boissons et même, il en fut surpris, de la bière! C'est tout naturellement qu'il s'en saisit d'une et alla la siroter, assis tranquillement dans l'un des sièges moelleux près d'une cheminée qu'il aurait été incapable d'allumer sans provoquer d'accident.


 Une fois la pluie calmée, le jeune homme s'aventura dans le verger. C'était là plus de la curiosité que de la réelle faim: il n'avait jamais vu de fruits ailleurs qu'au rayon primeur des supermarchés. Cela l'amusa de cueillir quelques pommes et de plus, il s'agissait là de provisions en vue de son périple. Après tout, il n'allait pas rester ici éternellement! 


Éternellement, non. Mais pourquoi pas pour la nuit? Sa journée avait été courte et peu remplie, il en était conscient, mais il consola en se disant que ce n'était là qu'un jour de plus sans intérêt. Il se fit aussi la promesse intérieure de rendre ses prochaines semaines intéressantes et de gagner ses premiers simflouz. 

1 commentaire:

  1. Hé bien au moins déjà il ne mourra pas de faim ;) Il est très gentil ce Ian de lui offrit les invendus :)

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